La frégate de La Fayette a quitté Rochefort, mardi, pour rejoindre La Rochelle ce jeudi soir. Elle y restera trois semaines le temps d’accueillir le public et de terminer ses préparatifs avant quatre mois de navigation en Méditerranée. Une aventure extraordinaire pour un équipage de volontaires issus de toute la Francophonie.
Cinq coups de canons saluent l’arsenal de Rochefort quand L’Hermione sort de son bassin pour la première fois depuis un an et demi. Cap sur La Rochelle avant un grand voyage de quatre mois en Méditerranée.
À la barre, deux jeunes gabiers un peu nerveux. Le moment tant attendu est arrivé et ils savent que, même par vent calme, la descente des derniers méandres de la Charente vers le large est pleine d’écueils pour la frégate, réplique de celle qui conduisit le jeune marquis de La Fayette au soutien des insurgés américains en 1780.
Méandres et écueils : c’est toute l’histoire de cette nouvelle Hermione qui a vu la mer pour la première fois en 2014, vingt-deux ans après le lancement du projet par une poignée de rêveurs.
« Une idée complètement folle », se souvient avoir pensé son commandant, Yann Cariou, lorsqu’il a rencontré pour la première fois l’association L’Hermione-La Fayette en 1992. Dix ans plus tard, il la rejoignait avec la conviction « qu’ils allaient y arriver ».

Mardi, L’Hermione a donc rencontré la mer pour la quatrième fois. Après les essais en 2014, l’Amérique en 2015 et la Bretagne en 2016, cap sur la Méditerranée avec un nouveau partenaire, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).
« Être le porte-étendard de l’OIF, promouvoir la paix et la diversité avec un équipage multiculturel, c’est une belle ouverture pour notre association », apprécie le commandant.
Grâce à l’OIF, près d’un tiers des 350 jeunes gabiers qui embarqueront pour les différentes étapes du voyage provient des pays de la Francophonie, de Suisse, de Belgique, mais aussi d’Afrique de l’Ouest et du Nord, des provinces francophones du Canada et même du Vietnam et du Cambodge.
« L’Hermione doit se tourner vers le monde », plaide celui qui lui a consacré ces dix dernières années. « La plus grande réplique historique au monde est faite pour rayonner et défendre certaines valeurs » au-delà de la France et du continent.
« L’escale à Tanger, prévue du 9 au 13 mars, est un clin d’œil à notre avenir », estime-t-il, tout en préparant « un grand projet pour le futur ».

En attendant, L’Hermione roule légèrement sur la houle au large de La Rochelle, les gabiers sont dans la mâture secouée par un bon vent de sud-ouest. Il faut éprouver le gréement en vue d’un futur proche : le grand départ dans le golfe de Gascogne, prévu le 21 février.
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